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Il n’y a pas de monde parallèle

À la rentrée prochaine, plusieurs écoles risquent de perdre des postes d’enseignants, notamment à Halluin, pour l’école maternelle Marie-Curie et le groupe scolaire Anne-Frank / Jean-Moulin. Cette situation concerne aussi plusieurs établissements des villes voisines.


Comme toujours, je suis fermement opposé à ces suppressions, en tant qu’enseignant et en tant que simple citoyen. L’argument avancé est encore une fois démographique : il y aurait moins d’élèves, donc moins besoin de classes. Pourtant, lorsque la tendance s’inverse, ouvrir de nouvelles classes devient un véritable parcours du combattant. C’est donc surtout un choix financier. Néanmoins, on pourrait appréhender le sujet autrement et se dire que travailler avec des classes moins chargées permettrait de travailler plus efficacement. 


Chaque investissement dans l'éducation est une occasion de renforcer la cohésion sociale et d'offrir à chacun la possibilité de s'épanouir. Lorsque les conditions d'apprentissage sont améliorées, ce n'est pas seulement l'élève qui en bénéficie, mais l'ensemble de la société. Les enfants qui réussissent à l'école deviennent des adultes responsables, capables de prendre part à la vie démocratique, de faire des choix éclairés et de participer activement à la construction d'un avenir commun. De plus, une meilleure éducation permet de réduire les inégalités sociales et d'offrir à tous les mêmes chances, quels que soient leur origine ou leur milieu social.


Sans nier la nécessité d’une politique active de lutte contre la délinquance et de renforcement de la sécurité, il est essentiel de ne pas voir l'éducation comme un coût, mais comme un investissement stratégique pour la croissance économique, la justice sociale et la paix civile. En renforçant les moyens de l'éducation, nous préparons un avenir plus stable, plus juste.

Cette situation met aussi en lumière une contradiction : pourquoi ceux qui prennent ces décisions à l’échelle nationale semblent-ils si déconnectés de la réalité locale ? Pourquoi nos élus locaux, du même bord politique que le gouvernement, dénoncent-ils ces fermetures seulement lorsqu’elles les touchent directement ? D’un côté, comme au dernier conseil municipal, ils défendent la réduction de la dette publique avec un discours de rigueur budgétaire. De l’autre, ils s’indignent lorsque cela se traduit concrètement par la fermeture de classes dans notre propre commune. Or, il n’existe pas de monde parallèle : les coupes budgétaires décidées en haut ont des conséquences directes en bas.


La vraie question n’est pas de savoir s’il faut réduire la dette. Évidemment, il est nécessaire de maîtriser les finances publiques. Mais tout est question de priorités. L’éducation, la santé et la sécurité sont des piliers fondamentaux de notre société, et il est irresponsable de les fragiliser. Plutôt que de sacrifier les services publics, pourquoi ne pas limiter les dépenses inutiles et mieux orienter les investissements ?

Dans notre commune aussi, des choix budgétaires sont faits. À Halluin, par exemple, « on » décide d’investir dans un skatepark / pumptrack plutôt que dans la rénovation du patrimoine ou d’investir dans l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. On laisse l’accueil dans nos salles de sport et de classe se dégrader, notamment avec des lieux mal chauffés, mais on finance des opérations de communication dans les magazines municipaux ou dans des animations beaucoup trop coûteuses.


Ce sont des choix politiques qu’il convient, a minima, d’assumer. 


La pétition en ligne : https://chng.it/THRg2MBJCR




 
 
 

4 Comments

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Guest
Feb 19

Votre message sur la fermeture d'une classe à Halluin interpelle . Vous y dénoncez une vision comptable et semblez ainsi nier une réalité : la baisse sans précédent du nombre des naissances. Et ne serait-il donc pas normal d'anticiper cette baisse pour les années à venir même si cette vision me paraît aussi un peu trop technocratique? N'est-il pas aussi du ressort du politique d'anticiper?

Vous donnez, je dirais, une représentation idyllique de l'école : mais si elle était aussi performante que vous ne le souhaitez, comment expliqueriez-vous, surtout dans notre. département la fuite des élèves vers l'enseignement privé (surtout catholique d'ailleurs), fuite, elle aussi, génératrice de baisse d'effectifs hélas dans l'enseignement public et son corollaire la fermeture de classes?


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Guest
Feb 20
Replying to

Bonjour,


La décision d'ouvrir ou de fermer une classe relève du directeur académique des services de l'éducation nationale et effectivement s’appuie sur la carte scolaire et les effectifs prévus. On ne va pas refaire un débat sur les choix que font les parents entre l’enseignement public ou privé, chacun est libre et heureusement. Là n’est pas le sujet.

C’est la situation actuelle de notre ville qui risque de perdre deux classes prochainement qui préoccupe les parents des écoles concernées ainsi que les enseignants qui font leur métier avec passion et avec les moyens qu’on leur donne. C’est de qualité de travail dont on parle, l’époque d’après-guerre avec des effectifs à 40 élèves par classe est révolue. Nos grands-parents nous le répètent…

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Guest
Feb 16

Perso je simplifie mes réponses volontairement c'est dans ma nature, diminuer le nombre d'enfants par classe, serait une des solutions pour les maintenir,l'éducation nationale est le début de la vie active, quoi qu'en en pense, tu l'as très bien commenté d'ailleurs et, qui plus maintientrait les emplois dans la fonction publique, voilà ma petite contribution 😉😉😉

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